Après avoir multiplié les séjours à l’étranger, Sophie Tellier a décidé de poser ses valises à Saint-Hyacinthe, sa ville d’origine. En plus de s’impliquer dans la communauté d’affaires, la maman de deux enfants est aussi copropriétaire de Productions 540, une aventure entrepreneuriale qu’elle mène en duo avec son conjoint.
Au cours de sa vingtaine, Sophie Tellier a étudié et travaillé ici et ailleurs, entre autres aux États-Unis. L’occasion pour elle d’accumuler les expériences et de garnir son carnet de contacts. C’est d’ailleurs pendant un voyage d’un an en Europe qu’elle décide de donner une nouvelle direction à sa vie. « J’y ai rencontré une comédienne qui me parlait beaucoup de son quotidien. Cela m’a fait réaliser à quel point j’avais toujours été fascinée par l’envers du décor et le milieu artistique. »
C’est alors que germe l’idée de s’inscrire à l’École du Show-Business en organisation d’événements artistiques, culturels et corporatifs. C’est pendant cette formation que Sophie rencontre son futur conjoint, Jacob Héroux, qui a lancé les Productions 540 en 2009. « À l’époque, c’était plutôt un complément pour lui, parce qu’il travaillait aussi dans le domaine de la production vidéo. » En 2012, elle rejoint donc l’entreprise, alors située à Montréal, tout en multipliant les contrats en production télévisuelle.
Concilier production et vie de famille
Travailler au sein des Productions 540 permet à Sophie Tellier de découvrir un domaine passionnant. Elle y travaille plusieurs années, notamment comme coordonnatrice de production, y compris quand elle attend son premier enfant. « Je me rappelle que je ne savais jamais quand j’allais pouvoir partir du plateau pour revenir chez moi, car tu ne peux pas arrêter un tournage. » C’est entre autres pour avoir une vie de famille plus stable que le couple décide de quitter Montréal pour Saint-Hyacinthe, en 2015, et d’y s’installer son entreprise. Les entrepreneurs concentrent aussi leurs activités professionnelles autour de leur propre maison de production.
Ce faisant, les copropriétaires ont recentré la mission de Productions 540. Aujourd’hui, la compagnie se spécialise dans la production de vidéos corporatives destinées à une clientèle d’affaires, comme la publicité ou la captation d’événements.
« C’est un choix familial. Grâce à cela, nous pouvons généralement concentrer nos horaires la semaine, ce qui facilite la conciliation travail et vie personnelle. Je peux aller chercher les enfants après l’école et continuer ma journée de travail ensuite. C’est aussi l’occasion pour nous de se mettre au service des entrepreneurs, un aspect qui me passionne. »
Au service de la communauté d’affaires
L’un des premiers gestes que Sophie Tellier a posé en s’installant à Saint-Hyacinthe, c’est de devenir membre de la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe. « C’était pour moi l’occasion de mieux comprendre l’écosystème entrepreneurial de la région, de rencontrer des gens d’affaires, de connaître les acteurs économiques. » De la même manière, Sophie Tellier s’est toujours fait un point d’honneur de s’impliquer dans la communauté. À ce titre, elle est d’ailleurs l’une des fondatrices du Comité des femmes d’affaires maskoutaines (FAM) de la Chambre de commerce. « Je suis vraiment une personne de relations et c’est important pour moi de les cultiver, que ce soit au sein de l’entreprise, mais aussi en dehors de celle-ci», explique Sophie Tellier.
Être capable d’établir facilement le contact est également un ingrédient essentiel à son travail, alors qu’au sein de Productions 540, Sophie doit réussir à cerner les besoins de ses clients, et ensuite les traduire en images. « Il faut bâtir une certaine confiance avec eux pour comprendre leurs objectifs et en arriver au meilleur résultat, tout en continuant toujours d’innover. » C’est pourquoi l’entreprise offre, depuis 2016, des services de captation vidéo aérienne par drone, ayant en main toutes les certifications nécessaires de Transports Canada pour effectuer ce genre de mandats, donne-t-elle en exemple.
À deux, c’est mieux!
Alors que Jacob Héroux a développé une solide expertise technique qu’il met à profit dans ses projets, Sophie Tellier a plutôt la fibre entrepreneuriale, essentielle pour le développement des affaires. La gestion à deux têtes permet donc de tabler sur les forces des associés, un net avantage, estime la femme d’affaires. « Nous sommes vraiment complémentaires, Jacob et moi. C’est le fait de mettre à profit nos talents respectifs qui fait le succès d’une entreprise. »
Pour que cette formule fonctionne bien, il faut toutefois prendre le temps d’identifier le terrain de jeu de chacun, explique l’entrepreneure.
« Au départ, c’est important de bien cibler les forces de chaque personne, mais aussi ses désirs. Par exemple, ce n’est pas parce que j’ai de la facilité avec les chiffres que je veux m’occuper de la comptabilité pour autant. Autrement dit, on a parfois envie de développer certaines compétences et d’autres fois, non. C’est essentiel de s’en parler dès le début, pour partir du bon pied. »
Cette mise au point, à refaire régulièrement, prévient également le dédoublement de tâches. « Si chacun accomplit un travail différent, cela évite de se comparer, de se demander si on aurait fait mieux ou autrement », souligne-t-elle. Cela permet aussi à chaque partenaire d’avoir les coudées franches. « Être compréhensif l’un envers l’autre et se donner un espace de liberté est essentiel, car parfois, les choses fonctionnent comme on le souhaite, d’autres fois non. C’est tout à fait normal. » Ce qui demande une bonne dose de confiance, ajoute-t-elle. « Se rappeler que notre objectif commun est le succès de l’entreprise est crucial. »
Partager la barre de l’entreprise avec son conjoint apporte aussi certains défis. Par exemple, il peut être difficile de trouver des moments pour discuter tout en respectant le rythme de chacun, alors que l’un est très matinal et l’autre peut travailler tard le soir. « Et, étant donné que nous formons un couple, il est important de maintenir une séparation claire entre notre vie professionnelle et notre vie personnelle. On ne veut pas parler de travail pendant une activité avec les enfants, par exemple. » Ainsi, les associés ont pris l’habitude de dîner ensemble régulièrement pour faire le point sur les dossiers en cours.
La formule semble fonctionner pour Productions 540, alors que les projets dans la région de Saint-Hyacinthe et au Québec se multiplient et que l’équipe compte sur plusieurs collaborateurs.
« Ce qui est vraiment stimulant, en tant qu’entrepreneur, c’est qu’on peut développer ses compétences, miser sur ce qu’on aime au sein de son entreprise. »
Sans compter la liberté d’horaire, qui lui donne plus de flexibilité pour concilier la vie familiale et professionnelle. « Malgré le stress que cela peut engendrer par moment, c’est vraiment gratifiant! », s’enthousiasme-t-elle.
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