Entreprise franchisée : le meilleur des deux mondes pour Sabrina Mailloux

Avoir les coudées franches pour gérer son entreprise tout en faisant partie d’un groupe offrant accompagnement et soutien? C’était la formule idéale pour se lancer en affaires pour Sabrina Mailloux. La présidente de Soluflex Montérégie-Est a d’ailleurs été la première à se joindre à ce réseau de franchisés unique en Amérique du Nord. Soluflex se spécialise en gestion des ressources humaines auprès des PME et compte aujourd’hui huit succursales au Québec.

Ayant gravité autour d’entrepreneurs, Sabrina Mailloux a toujours su qu’elle voulait se lancer à son compte un jour.

« Le Québec compte beaucoup de petites et de moyennes entreprises qui, règle générale, n’ont pas de département de ressources humaines. Dès la fin de mon baccalauréat en relations industrielles, je savais que je voulais être consultante pour aider les organisations dans ce domaine », explique la diplômée de l’Université de Montréal.

Elle était consciente que pour intervenir dans des organisations vivant des réalités bien différentes les unes des autres, il lui fallait plus qu’un diplôme. Cela requiert aussi un bagage solide d’expérience, estime la conseillère en relations industrielles agréée (CRIA). « Pour faire mes preuves, j’ai travaillé pendant une douzaine d’années, autant dans le secteur manufacturier que pharmaceutique ou alimentaire. J’ai eu l’occasion de toucher à différentes fonctions comme conseillère, partenaire d’affaires, cheffe RH en plus d’avoir eu la chance de siéger à un comité de direction. Même dans la grande entreprise, nous devions gérer notre entité d’affaires, si bien que j’ai pu aussi participer aux décisions plus stratégiques, notamment en ce qui concerne la planification financière. »

C’est par le biais d’une publicité sur LinkedIn que la CRIA a découvert Soluflex. À l’époque, l’entreprise de Sainte-Julie cherchait à lancer son concept de franchises proposant des services de consultation et de la formation en gestion des ressources humaines. « J’ai tout de suite été attirée par la formule, même si cette opportunité arrivait un peu rapidement par rapport à ce que j’avais prévu. »

À l’époque cheffe du service de ressources humaines de l’imprimerie Transcontinental de Saint-Hyacinthe, un travail qu’elle aimait, Sabrina s’est retrouvée devant un « choix déchirant », confie-t-elle. « J’avais non seulement un emploi stable et bien rémunéré, mais également des défis et des occasions de me développer. En plus, j’adorais mes équipes de travail et j’appréciais vraiment mon rôle. »

Une décision mûrement réfléchie

Pour y voir plus clair, Sabrina Mailloux a rencontré de ses contacts ayant agi comme consultants pour revenir ensuite en entreprise. « Je voulais comprendre ce qui les avait poussés à faire ce choix et voir si cela pourrait être aussi un enjeu pour moi. » Chez la plupart d’entre eux, c’est l’esprit d’équipe, ainsi que le fait de poursuivre des objectifs communs qui leur manquait le plus, résume-t-elle.

« Justement, en optant pour une formule de franchisée, cela me permettait de faire partie d’une équipe plus grande que moi. Je savais aussi que le fait de gérer une équipe me manquerait, mais que ce ne serait que temporaire, puisque l’objectif était de mettre sur pied un bureau avec plusieurs consultants », fait-elle valoir.

Sabrina Mailloux a aussi pris le temps d’évaluer les conséquences financières d’une telle décision.

« C’est certain que cela me mettait un peu à risque, alors que j’ai deux enfants. Toutefois j’ai toujours pu compter sur le soutien de mon conjoint et de mon entourage. En même temps, j’étais peut-être un peu naïve, mais j’avais la conviction que ça irait bien et que, dans le pire des cas, je n’aurais qu’à me trouver un nouvel emploi. »

Un pari réussi, alors qu’aujourd’hui, Soluflex Montérégie-Est vogue sur la croissance. Dès l’automne 2024, l’entreprise comptera quatre employés, dont trois à temps plein. En plus d’offrir différents types de formations, l’équipe de spécialistes RH intervient directement en entreprise sur des sujets aussi variés que la rémunération, l’évaluation de la performance ou le recrutement.

« L’objectif, c’est de structurer les entreprises pour les aider à devenir plus autonomes dans leur gestion des ressources humaines », décrit la conseillère en relations industrielles.

Cela passe par des outils comme une grille de rémunération, un manuel d’employés ou une révision de la structure organisationnelle pour aider le propriétaire d’une entreprise à se libérer des tâches opérationnelles et « à se concentrer sur ce qui le fait vibrer, l’aide à se réaliser », donne-t-elle en exemple.

Profiter de la force du groupe

Si en 2019, Sabrina Mailloux était la première à joindre Soluflex comme franchisée, le groupe compte maintenant huit succursales qui partagent services, expertise, offre de formations, etc. Faire partie de ce réseau lui donne accès à des services communs, comme le marketing et la mise en marché. « Nous pouvons aussi utiliser des outils auxquels nous aurions difficilement accès autrement. C’est le cas par exemple des études salariales qui peuvent coûter jusqu’à 10 000 $. Ça nous permet d’être beaucoup mieux outillés dans nos interventions en organisation. »

La femme d’affaires bénéficie aussi de l’expertise de ses collègues, puisque les franchisés s’entraident entre eux. « Nous n’avons pas tous le même bagage, si bien qu’il m’arrive de transmettre certains mandats à un de mes collègues si cela n’entre pas dans mon champ d’expertise. On peut aussi demander l’avis de nos pairs ou faire réviser certains dossiers. De plus, tout le monde a son mot à dire sur les différents outils qui sont développés et mis à jour régulièrement. » Tabler sur les forces de chacun permet donc d’améliorer la performance du groupe.

S’équiper pour l’aventure

Pour Sabrina, le franchisage a été la formule parfaite pour se lancer en affaires.

« Avec tous ces outils à ma disposition, je n’avais pas besoin de porter tous les chapeaux. J’ai donc pu me concentrer sur ce qui était vraiment essentiel, c’est-à-dire le développement des affaires. »

Hyacinthe et s’est rapidement impliquée dans le comité Femmes d’affaires maskoutaines (FAM). « Pour moi, ce n’était pas si naturel de réseauter, si bien que cela m’a aidée à faire mes premiers pas. » Aujourd’hui, elle participe aussi au comité d’accueil des nouveaux membres, ce qui lui permet de tisser des liens et de redonner au suivant.

S’appuyer sur un réseau solide est d’ailleurs l’une des clés du succès, estime-t-elle.

« Il faut s’entourer de gens qui sont inspirants, mais aussi de personnes qui pourront nous aider dans des facettes moins faciles pour nous. Il ne faut pas avoir peur de demander de l'aide, d'aller chercher des ressources, que ce soit de la formation, de l'accompagnement, du mentorat, peu importe. »

Cela demande aussi un certain travail sur soi pour déterminer ses priorités tant en affaires que dans sa vie personnelle, car conserver l’équilibre entre les deux n’est pas toujours facile, ajoute-t-elle.

Aujourd’hui, Sabrina Mailloux ne regrette pas sa décision. « C’est sûr que le fait d’avoir des employés à ma charge vient avec une certaine pression, parce que la performance de mon entreprise n’a pas que des impacts sur moi. Mais je me suis aussi rendu compte que j’aimais vraiment tout ce qui touche à la gestion d’une entreprise, comme le fait de mettre en place une structure, d’innover, de se demander ce qu’on pourrait faire autrement ou comment faire évoluer ses employés », ajoute-t-elle. Son conseil? Il faut oser et prendre des risques… « Le pire qui peut arriver c’est qu’on doive recommencer », conclut-elle.

Suivre Sabrina Mailloux sur LinkedIn

Pour ne rien
manquer!

Abonnez-vous à notre infolettre et soyez les premiers informés des nouveautés.