LEADERSHIP AU FÉMININ : BRISER LES BARRIÈRES
Au fil des ans, des femmes aux qualités de gestionnaire exceptionnelles ont fait leur entrée dans le milieu des affaires qui était, traditionnellement, majoritairement réservé aux hommes. Grâce à leur leadership, leur capacité d’inspirer les autres et leur parcours professionnel d’envergure, elles ont atteint des postes de haute direction dans de grandes entreprises et sociétés. De plus en plus, le leadership au féminin gagne du terrain.
Selon Carole Potvin, ancienne vice-présidente finances chez Olymel, les femmes ont souvent tendance à créer leurs propres barrières ou à se placer dans un carcan qui ne devrait pas exister. C’est ce qui peut contribuer à leur fermer les portes à des postes de gestion. « Les femmes doivent se faire confiance. J’ai été élevée en étant traitée de la même manière que mes frères, sans différence, et j’ai fait ma place », raconte-t-elle.
Les dernières statistiques le démontrent : les femmes sont de plus en plus nombreuses à se tailler une place, surtout dans le secteur public. Selon des données de Statistique Canada compilées en 2015, 54 % des législateurs et des cadres supérieurs au sein de l’administration publique étaient des femmes. En revanche, elles étaient sous‑représentées dans les postes de haute direction du secteur privé, n’occupant que 25,6 % des emplois de cadres supérieurs. Toutefois, pour les deux secteurs (public et privé), il s’agit d’une progression de 11,3 % et de 17,2 % du nombre de femmes occupant des postes de cadres supérieurs par rapport aux données enregistrées en 1987.
Prendre sa place
Carole Potvin croit que « la meilleure défense pour une femme, c’est de prendre sa place et mettre son pied à terre ». Cela vaut pour tout le monde, sans égards au genre, ajoute-t-elle. « Il ne faut pas être gêné, il faut foncer et être motivé. En affaires, une femme ne doit pas se dire d’emblée que sa candidature sera mise de côté au profit d’un gestionnaire masculin », mentionne cette Saguenéenne d’origine.
Égalité des chances
Un véritable leader est quelqu’un qui sait gagner la confiance des autres et leur donner envie de suivre le même chemin. « Si j’ai à embaucher quelqu’un, je ne fais pas de différence entre un homme et une femme, mentionne Mme Potvin. Chacun est sur le même pied d’égalité. C’est la personne qui m’apparaît la plus compétente, la meilleure, avec la personnalité qui cadre le mieux avec les valeurs de l’entreprise, qui obtiendra le poste. »
Des préjugés qui persistent
Certains préjugés sont encore ancrés dans la société d’aujourd’hui. L’homme doit travailler pour faire vivre sa famille, tandis que la femme doit s’occuper de la maisonnée. « Pour une femme de carrière, le défi est de trouver l’équilibre entre le travail et la famille, mentionne Carole Potvin. Il existe encore des gestionnaires masculins qui n’engageront pas une femme dans un poste de direction parce qu’elle pourrait tomber enceinte, et ainsi s’absenter pour un congé de maternité. Pourtant, ce préjugé est de moins en moins vrai. De plus en plus de pères prennent leurs responsabilités familiales afin de permettre à leur conjointe de s’épanouir professionnellement dans un poste de haute direction après avoir eu des enfants. L’important est de définir le niveau de réussite que l’on veut atteindre. »
Pas de différence homme-femme
Est-ce que les femmes ont un style de gestion propre à elle? Pour Carole Potvin, le sexe ne serait pas une variante dans la définition de leadership. « On a souvent tendance à attribuer certains traits de personnalité aux hommes et d’autres aux femmes. On devrait éviter les stéréotypes. Un homme peut être un dirigeant sensible, doux et à l’écoute, alors qu’une femme peut être dure et autoritaire. La définition du leadership est la même pour tous. Un vrai leader, quel que soit le sexe, c’est quelqu’un qui sait s’adapter aux employés et qui les inspire à le suivre. Finalement, ce sont les compétences et la personnalité d’un dirigeant que l’on se doit d’évaluer à l’embauche. »
Suivez Carole Potvin sur LinkedIn.
