Myriam Martel : grandir au sein d’une organisation

Lorsqu’elle a rejoint la Maison de la Famille des Maskoutains (MFM) en 2017, Myriam Martel a rapidement été repérée par la direction générale pour son potentiel en gestion. Aujourd’hui âgée de 34 ans, elle se trouve à la tête de cet organisme communautaire comptant une cinquantaine d’employés et reconnu comme l’un des plus importants dans sa catégorie au Québec.

C’est à la fin de son deuxième congé de maternité que l’opportunité d’œuvrer au sein de la Maison de la Famille des Maskoutains s’est présentée à Myriam Martel. « Depuis que je suis toute jeune, je travaille en relation d’aide. Je suis une fille de terrain, mais en même temps, je me suis toujours intéressée à la gestion. » Après dix ans comme éducatrice spécialisée au Centre de services scolaires de Saint-Hyacinthe, elle a donc décidé de tenter sa chance dans un poste de coordination de projet.

En plus du défi que cela représentait, c’est aussi par désir de mieux concilier famille et travail qu’elle choisit cette nouvelle voie, et ce, même si cela impliquait une réduction de salaire. « J’avais besoin de plus de stabilité, puisque j’étais amenée à changer d’horaire ou d’école chaque année, se souvient-elle. Je me suis donc dit que c’était maintenant ou jamais. »

Ascension rapide

En sept ans, Myriam Martel a occupé cinq postes différents jusqu’à devenir directrice générale de la MFM, un organisme offrant des services pour les personnes de 0… à 100 ans, ainsi qu’aux nouveaux arrivants.

Je ne suis pas arrivée avec une maîtrise, mais c’est en gravissant les échelons, en multipliant les expériences que j’ai appris. J’ai eu la chance d’avoir une directrice générale qui a vu mon potentiel, qui a cru en moi et qui m’a confié des responsabilités, petit à petit. Elle m’a beaucoup coachée et mentorée, si bien que la transition s’est opérée en douceur.

La nouvelle directrice s’est aussi inscrite à quelques formations de courte durée pour parfaire ses connaissances. Elle peut également s’appuyer sur une équipe de direction solide. « Cela fait en sorte que je peux compter sur les compétences et les connaissances de chacun. Il y a même une personne possédant 25 années d’expérience dans son domaine. Elle connaît donc vraiment bien les défis, les enjeux. On se concerte en équipe pour prendre les décisions. Mon rôle, c’est plutôt d’établir la direction, d’aligner nos actions et de trancher au besoin. »

Devant tant d’expérience, difficile de ne pas se sentir un peu imposteur, avoue Myriam Martel. « Ce n’est pas si facile de devenir la supérieure de ses anciens collègues, surtout que certains sont plus âgés que moi. » Pour passer par-dessus ce sentiment, elle a vérifié auprès des membres de son équipe de direction, avant d’accepter la direction générale, si d’autres étaient intéressés à diriger l’organisme. « Ils m’ont tous dit que c’était moi qu’ils voyaient à ce poste », se rappelle-t-elle, ce qui lui a donné une certaine légitimité. 

Au quotidien, la jeune gestionnaire tente aussi d’être accessible et humaine, tout en s’affirmant s’il le faut. « De plus, je me soucie beaucoup de la santé mentale de mon équipe, parce qu’on intervient souvent dans des situations inimaginables. Parfois, une simple conversation de corridor fait toute la différence. »  Myriam dresse également un parallèle avec la direction d’une entreprise.

Pour moi, c’est exactement la même chose de gérer un organisme communautaire. Il faut avoir une vision d’avenir, tenir un budget, gérer des locaux, des ressources humaines... En fait, la seule différence, c’est que nous ne cherchons pas les profits. Et l’objectif ultime, c’est d’offrir des services qui vont améliorer le bien-être des familles.

Concilier famille… et implication

Si Myriam Martel a changé de trajectoire professionnelle pour avoir plus de stabilité, conjuguer famille et poste de direction n’est pas de tout repos. En effet, la gestionnaire s’est toujours fait un point d’honneur de s’impliquer dans sa communauté. Et, avec son nouveau rôle, les soirées se remplissent vite.

Souvent, on me dit à la blague que je suis partout. Et c’est un peu vrai, mais c’est tellement gratifiant.

Heureusement, son travail lui offre beaucoup de flexibilité, ce qui facilite la vie de cette maman de deux enfants qui auront bientôt 8 et onze ans.  « J’ai aussi une très bonne entente avec le père de mes enfants et je reçois beaucoup de soutien de ma famille. »

En plus de s’impliquer activement dans la communauté, entre autres au sein de différentes tables de concertation de la région ou de la Fédération québécoise des organismes communautaires familles, elle fait partie du conseil d’administration de la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe et du comité Femmes d’affaires maskoutaines (FAM). Un réseautage essentiel pour développer de nouveaux partenariats ou tout simplement démystifier le rôle de la Maison de la Famille, estime la Maskoutaine.

« On pense souvent que nos services ne s’adressent qu’aux personnes vulnérables ou venant d’ailleurs, mais c’est faux. »  Tout le monde, peu importe sa situation économique, peut ressentir de l’isolement ou être démuni quand bébé pleure sans arrêt, donne-t-elle en exemple. De plus, l’organisme offre un large éventail de services comme de l’aide aux devoirs, une halte-garderie, des groupes de soutien pour les proches aidants, de l’accompagnement pour les nouveaux arrivants ou des ateliers parents-enfants. L’organisme sans but lucratif s’est d’ailleurs vu décerner le prix Entreprise de services de l’année de la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe, en 2023.

Bref, la mission de la Maison de la Famille des Maskoutains lui tient particulièrement à cœur.

On change carrément des vies. Il y a des gens qui cognent à notre porte, qui se sentent dépassés, qui ont besoin d’aide et ne savent pas par où commencer. On les aide à retomber sur leurs pieds. C’est plus grand que nature tout ce qu’on réussit à faire avec des moyens limités.

Dans les prochaines années, la directrice entend bien mener l’organisme vers de nouveaux projets qui permettront de tisser des liens entre les générations et de briser les préjugés interculturels.

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