Redonner à la communauté d’affaires : une motivation pour Lucie Guillemette

Quand la possibilité de diriger la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe s’est présentée en 2018, Lucie Guillemette se trouvait à la croisée des chemins. Après trente ans à la tête de sa firme de design graphique, l’entrepreneure avait justement envie de relever de nouveaux défis. « Lorsque j’ai vu le poste affiché, j’ai senti l’appel », explique la directrice générale. Un choix motivé par la volonté de se mettre au service de la communauté d’affaires maskoutaine.

Lucie Guillemette a toujours eu la fibre entrepreneuriale. C’est pourquoi, dès la fin de ses études en design graphique au collège Ahuntsic à Montréal, elle a décidé de lancer sa propre firme, avec deux associés. « J’étais animée par le désir d’être à mon compte et j’avais envie de plonger dans cette aventure, raconte-t-elle. J’avais confiance en notre talent et je savais que nous serions capables de nous tailler une place au soleil. » L’avenir lui a donné raison puisque l’agence Conceptö, fondée en 1988, a connu une belle évolution au cours des 30 années suivantes.

À peine âgée de 21 ans, Lucie Guillemette a tout de suite pris les rênes du développement des affaires de cette nouvelle entreprise située à Saint-Hyacinthe. « J’ai choisi naturellement ce chapeau. Je me suis dit qu’au pis-aller, si jamais cela ne fonctionnait pas, je me ferais au moins des contacts. »

Cette expérience lui a permis de mieux comprendre l’écosystème entrepreneurial de la région, mais aussi d’en faire partie. « J’ai eu la chance de travailler avec la Ville de Saint-Hyacinthe, la commission scolaire, la municipalité régionale de comté et avec Saint-Hyacinthe Technopole, donne-t-elle en exemple. En fait, 80 % de notre clientèle était composée d’entreprises, de grandes industries et d’institutions de la région avec qui j’ai eu le privilège de piloter différents projets. » Une connaissance du milieu fort utile aujourd’hui.

Contribuer au succès de ses clients a toujours été source de motivation pour la femme d’affaires. « Nous les épaulions en leur offrant différents services en design graphique, comme la création de logos, de publicités, de sites web. On travaillait aussi leur image de marque, leur branding, ce qui demande une réflexion en profondeur avec les organisations. Et c’est un peu la même chose à la Chambre de commerce, puisque nous développons différents partenariats et services qui seront réellement être utiles à la communauté d’affaires. Il y a beaucoup de similitudes. »

Un changement dans la continuité

Au moment de prendre la direction de la Chambre de commerce, Lucie Guillemette se questionnait justement sur son avenir. À ce moment-là, ils n’étaient plus que deux associés chez Conceptö, et son partenaire envisageait une nouvelle carrière. 

« À l’aube de la cinquantaine, je me voyais moins dans le rôle de directrice d’une agence, un casting parfait pour une personne de 30 ou de 40 ans. J’étais aussi animée par le profond désir de travailler pour une grande entreprise, de redonner, de partager et de rassembler. »

« Devenir directrice générale de la Chambre de commerce, c’était comme la suite logique de mon parcours », poursuit-elle. Loin d’avoir eu l’impression de sauter dans le vide, elle estime que son expérience comme entrepreneure l’a bien préparée pour diriger un OBNL, d’autant qu’elle avait touché à toutes les facettes de la gestion de son entreprise. Après avoir obtenu le poste, Lucie Guillemette a donc décidé, d’un commun accord avec son associé, de mettre fin aux activités de la firme « Nous avons pris le temps de remercier notre fidèle clientèle et de clore le chapitre de l’agence. »

Des défis à surmonter

« Je voyais aussi les défis auxquels était confrontée la Chambre et j’avais l’impression qu’ils étaient à ma mesure », évoque-t-elle. À l’époque, rappelle-t-elle, le taux de roulement du personnel était élevé et le nombre de membres, en baisse. L’OBNL avait besoin de stabilité.

Dès son arrivée comme directrice générale, Lucie Guillemette a favorisé le développement d’une culture entrepreneuriale au sein de l’organisme, en laissant plus d’autonomie à son équipe. « En fait, nous avons mis les membres au cœur de toutes nos décisions. Est-ce que nos actions sont cohérentes, pertinentes pour eux? Est-ce que ça répond à leurs attentes, à leurs demandes, à leurs besoins? Nous sommes vraiment au service de la communauté d’affaires pour créer des opportunités d’échange et de croissance et proposer des nouveaux services. Il faut donc être à l’écoute. »

Comme dans une entreprise, l’OBNL doit aussi continuer d’évoluer, compare-t-elle. « Pour cela, il faut être capable de sortir de la boîte, d’innover, de questionner nos pratiques. Des réflexes que j’ai développés en agence et qui me servent tous les jours. » C’est pourquoi, au cours des dernières années, la Chambre a multiplié les partenariats, tout en diversifiant ses services et son offre de formations. L’organisation porte aussi certains dossiers, comme le repreneuriat, alors que près de 35 000 entreprises au Québec seront à vendre dans la prochaine décennie, mentionne la directrice générale.

Jusqu’à maintenant, la recette de Lucie Guillemette semble porter fruit, puisque le nombre de membres a augmenté de 57 % depuis son arrivée en poste, en 2018. Forte d’une communauté de 850 entrepreneurs, la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe se classe d’ailleurs parmi les 15 plus importantes au Québec.

De son côté, la directrice générale ne regrette pas son changement de carrière, bien au contraire. « Je suis particulièrement fière d’être au service de la communauté d’affaires de la région et constater que la Chambre réussisse à rallier entrepreneurs, membres et partenaires. »

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