
Avec l’Agence Crème, qu’elle a lancée en septembre 2024, Sarah Boily-Brodeur joue le rôle d’assistante personnelle auprès de sa clientèle. À travers cette entreprise, elle allège la charge mentale de ses clients ce qui lui a aussi permis d’atteindre un meilleur équilibre au quotidien.
Jongler entre ses responsabilités professionnelles et familiales peut être essoufflant, voire épuisant. C’est du moins le constat qu’a fait Sarah Boily-Brodeur, alors qu’elle dirigeait un organisme communautaire en santé mentale, tout en s’occupant de ses deux enfants alors âgés de moins de trois ans. « J’étais toujours à la course pour arriver à l’heure à la garderie. On arrivait à la maison super tard, le souper n’était pas prêt. C’était l’enfer », se rappelle-t-elle.
Durant cette période, un coach lui avait demandé ce qu’elle ferait apparaître d’un coup de baguette magique. « Spontanément, j’ai répondu 48 heures dans une journée! » À défaut de pouvoir réellement allonger ses journées, la jeune femme a pris une pause professionnelle, histoire de réfléchir à son avenir.

Sarah Boily-Brodeur réalise alors qu’elle aurait besoin d’une assistante personnelle à qui elle pourrait confier les tâches qu’elle n’a pas ni le temps ou l’envie de faire. Après avoir cherché sans succès ce service, c’est son conjoint qui a lancé l’idée de l’offrir elle-même. Pour Sarah, ça a été une véritable révélation.
« J’ai toujours aimé organiser, si bien que maintenant, je le fais pour alléger le quotidien de mes clients, en majorité des parents. J’adore ce que je fais et je trouve cela merveilleux d’offrir un service qui aide les autres! »
En plus d’offrir des consultations en charge mentale, Sarah Boily-Brodeur propose différents services à la carte ou par abonnement afin d’alléger le fardeau quotidien de ses clients, généralement des femmes qui conjuguent carrière et vie de famille. Son service le plus populaire? Le forfait repas, qui inclut la planification de menus sur mesure et la commande en ligne de l’épicerie. « Je peux aussi m’occuper de prendre des rendez-vous chez le docteur, l’optométriste ou le garage, coordonner différents services, pour ouvrir sa piscine ou même magasiner des cadeaux. » Bref, en fondant l’Agence Crème, Sarah Boily-Brodeur offre exactement les services dont elle aurait eu besoin quand elle avait un poste de direction.
Quand l’horaire s’adapte à la vie
Lancer son entreprise a permis à Sarah Boily-Brodeur de retrouver le contrôle de son emploi du temps. Aujourd’hui, elle concentre ses heures de travail entre 8 h et 15 h 30, avant de récupérer ses enfants à la garderie.
« Comme la majorité de mes clients sont des parents eux aussi, ils sont compréhensifs si je dois m’absenter en cas d’urgence et l’inverse est aussi vrai. Il m’arrive donc de reporter des rendez-vous le soir, quand les enfants sont couchés. Il y a une ouverture réciproque qui fait du bien. Je préfère nettement cela à un horaire de 9 h à 17 h.»
En travaillant de chez elle, l’entrepreneure a considérablement réduit ses déplacements, puisqu’il lui fallait plus de 40 minutes pour se rendre à la garderie à partir de son bureau. De précieuses heures gagnées chaque semaine pour aller au parc avec ses enfants ou tout simplement prendre le temps de marcher avec eux. « Maintenant, je peux souffler et mon horaire s’adapte réellement à ma vie quotidienne. » Plus encore, elle utilise ses propres services pour sa famille, et élabore ses menus, prépare sa commande en ligne ou prend un rendez-vous pour nettoyer ses gouttières en même temps qu’elle s’occupe de ses clients.
Être sa propre patronne lui permet aussi de respecter son rythme. « J’apprends vite et je travaille rapidement. Par contre, en tant que directrice, je devais me refréner un peu pour m’adapter à mes employés. Aujourd’hui, je peux choisir mon rythme de croisière et mes clients apprécient cela. Et, si je finis plus rapidement que prévu, je ne reste pas derrière mon ordinateur à attendre. Cela me laisse plus de temps pour moi. »
Savoir reconnaître ses limites
Si tous les ingrédients de la conciliation famille-travail sont réunis, l’entrepreneure a tout de même dû réfléchir à l’organisation de son temps pour éviter d’être happée dans un tourbillon. « En lançant mon entreprise, j’ai aussi décidé de me réinscrire à la maîtrise en philosophie, qui porte sur la charge mentale. Mais, comme l’Agence Crème fonctionne bien, je dois compartimenter mon temps. J’ai donc revu mon horaire pour créer un horaire fixe et réserver certains moments à certaines tâches. Cela me permet de ne rien oublier et d’avoir l’esprit libre le soir. » L’entrepreneure a aussi établi certaines balises pour éviter la surcharge : par exemple, elle limite l’intégration de nouveaux clients, une tâche qui prend du temps, chaque semaine.
« J’apprends vraiment à me respecter et à mettre mes limites », lance-t-elle. Un équilibre possible grâce au support de son conjoint, avec qui elle partage les tâches quotidiennes tout comme la charge financière. « Je ne pense pas que j’aurais pu me lancer dans cette aventure à temps plein sans lui. Avant de créer l’agence, on a vérifié si on était capables de survivre un an avec un seul salaire et c’était le cas. Cela m’a enlevé beaucoup de pression! »
Garder le cap sur ses objectifs
Aujourd’hui, Sarah Boily-Brodeur réussit même à se libérer du temps pour cultiver ses passions, en dehors de la famille, et prendre soin d’elle. « C’est important de ne pas s’oublier en tant que femme. Je me suis même remise à peindre, alors que cela faisait des années que je n’avais pas eu le temps de m’y mettre. Le midi, je prends aussi souvent une marche avec mon conjoint quand il travaille à la maison. »
Aux jeunes entrepreneures, elle conseille de toujours se rappeler pourquoi elles se sont lancées en affaires et de garder le cap sur cet objectif. « Se faire accompagner par quelqu’un fait aussi toute la différence. Pour ma part, je peux compter sur mon conjoint, qui est gestionnaire, et sur mon beau-père, consultant. Avant de me lancer, j’ai aussi rencontré plusieurs femmes d’affaires qui ont partagé avec moi leur expérience. Cela m’a permis de ne pas brûler les étapes. »
Au final, Sarah Boily-Brodeur ne regrette pas d’avoir pris ce risque et pense déjà aux nouveaux services qu’elle compte lancer. « Je suis contente de finir ma semaine le vendredi pour passer du temps avec mes enfants. Mais le dimanche, j’ai hâte au lendemain pour recommencer le boulot! », confie-t-elle. C’est le signe qu’elle a atteint le meilleur des deux mondes!
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